Le Shabbat / The Shabbos

Dieu bénit le septième jour et le sanctifia car en ce jour il cessa (chabbath) toute son œuvre qu’il avait créé et accomplit”.

“God blessed the seventh day and sanctified it, for on that day he ceased (Shabbat) all his work which he had created and accomplished” (Gen 2:3).

“Considérez que l’Eternel vous a gratifié du Chabbath ! c’est pourquoi il vous donne au sixième jour, la provision de deux jours. Que chacun demeure sur son fondement, que nul ne sorte de son lieu le septième jour

“Consider that the Lord has blessed you with the Shabbat! Therefore he gives you on the sixth day the provision of two days. Let every man dwell on his foundation, let no man go out of his place on the seventh day (Lev.16,29).

“Et tu te souviendras que tu fus esclave en Egypte, et que l’Eternel ton Dieu t’en a fait sortir d’une main puissante et d’un bras étendu ; c’est pourquoi l’Eternel ton Dieu t’a prescrit de faire le jour du Chabbath”.

“And you shall remember that you were a slave in Egypt, and the Lord your God brought you out of it with a mighty hand and an outstretched arm; therefore the Lord your God commanded you to do the day of Shabbat” (Deut.5:15). 

©  fineartamerica

Pierre angulaire du judaisme, le Chabbath commande un retour sur le fondement de l’humain afin de le “libérer » du vacarme du monde qui l’éloigne de lui-même”.

Afin de favoriser ce retour vers une intériorité, vers une relation juste avec l’Absolu, le droit hébraïque encadre le commandement du chabbath d’une série de règles établies avec rigueur, sagesse et intelligence, afin que ce commandement puisse être accomplie sérieusement. Il va pénétrer les moindres détails des gestes quotidiens de façon à ce que les réflexes anodins usuels ne renvoient pas l’individu vers l’extériorité du monde mais le recentre sur son intériorité. Ces règles de droit peuvent être perçues comme des contraintes, mais cette perception est issue des sollicitations ininterrompues de ce monde. Nous y répondons durant six jours.

Le chabbath est une exigence à savoir ménager un temps hors ce vacarme durant un jour. Savoir s’extraire du tumulte afin de se retrouver est un apprentissage. C’est cet apprentissage que permet le respect de la règle de droit. C’est pourquoi chabbath est un “cadeau précieux” car il permet de déciller les yeux et de permettre à notre regard de s’orienter vers une réalité autre que celle que nous tenons pour incontournable et que nous considérons tel un horizon indépassable. Le chabbath offre la perspective d’un monde nouveau.

—————————-

As the cornerstone of Judaism, the Shabbos commands a return to the foundation of the human being in order to “liberate” him from the din of the world which distances him from himself.

In order to encourage this return to interiority, to a right relationship with the Absolute, Hebrew law frames the commandment of Shabbos with a series of rules established with rigor, wisdom and intelligence, so that this commandment can be fulfilled seriously. It will penetrate the smallest details of daily gestures so that the usual anodyne reflexes do not send the individual back to the exteriority of the world but refocus him on his interiority. These rules of law can be perceived as constraints, but this perception is the result of the uninterrupted solicitations of this world. We respond to them during six days.

The Shabbos is a requirement to know how to take time out from this din for one day. To know how to extract oneself from the tumult in order to find oneself is a learning process. It is this learning that allows the respect of the rule of law. This is why the Shabbos is a “precious gift” because it allows us to open our eyes and to look at a reality other than the one we hold as inescapable and that we consider as an unbeatable horizon. The Shabbos offers the prospect of a new world.