Vie juive
La communauté juive de Luxembourg-ville est le siège du Consistoire Israélite du Grand-Duché du Luxembourg dont le Grand Rabbin et le président sont les seuls représentants de l’ensemble des juifs établis au Grand-Duché conformément aux textes des conventions qui lient le Consistoire et l’Etat luxembourgeois. Le Grand Rabbin, en tant que représentant des juifs du Luxembourg, prête serment d’allégeance au souverain, le Grand-Duc Henri, qui inaugure ainsi sa prise de fonction et l’exercice de son ministère.
La communauté juive de Luxembourg-ville est le siège du Grand Rabbinat du Grand-Duché. Elle est d’obédience « orthodoxe ». Ce qui signifie :
Qu’elle considère la chaîne d’interprétations des textes, trois fois millénaire, comme définissant sa mémoire collective. A ce titre, les règles du droit hébraïque, dont les préceptes et les rituels sont l’expression, président à l’organisation de la communauté, sans préjudices d’aucunes sortes à la loi du pays.
Qu’elle ne confond pas dans un même mouvement la mémoire collective et l’histoire collective du peuple juif. L’histoire collective juive se réfère bien trop souvent aux malheurs et aux chagrins qu’elle a subi le long de l’histoire de la folie des hommes. C’est pourquoi l’histoire collective ne constitue pas l’origine et le terme de la réflexion juive.
La mémoire collective, parce qu’elle constitue un dialogue incessant, intelligent et rigoureux entre le passé et le présent, constitue le référent premier et fondamental, à la sagacité de laquelle sont soumis les objets de la modernité. L’orthodoxie ne signifie nullement une attitude arc-boutée sur un passé idéalisé. Car elle considère la modernité comme un défi quotidien. Et non pas comme un ennemi qu’il convient de rejeter à priori, ni comme un nouveau dieu devant lequel tout un chacun devrait rendre un culte béat au prétexte « d’ouverture ». Le judaïsme orthodoxe luxembourgeois, fier et respectueux de ceux qui l’on fondé et entretenu, n’a pas attendu le modernisme pour intégrer et enseigner la modernité. La longévité au sein de l’humanité en est un exemple paradigmatique.
C’est pourquoi notre communauté est affiliée au rabbinat orthodoxe européen (CER) dont le Grand Rabbin est membre et également ancien membre du Conseil Supérieur Rabbinique de France.
“Toute la Torah est enseigné (à l’embryon), car il est dit : Il m’instruisait alors et il me disait : “Que ton coeur retienne mes paroles ; Observes mes commandements et tu vivras » (Pr.4,4) et aussi “Quand Dieu veillait en ami sur ma tente” (Job 29,4) (…)”.
Dès que l’enfant vient au monde, un ange s’approche et lui donne une tape sur la bouche qui lui fait oublier la Torah toute entière, puis qu’il est dit “Le péché est tapi à ta porte” (Gen.4,7). Il ne sort (du ventre maternel) qu’après avoir prêté serment” de la conserver aussi intègre qu’elle lui a été transmise (TB,traité Nidda 31a).
“L’Eternel dit à Abraham : “Sois fidèle à mon alliance, toi et ta descendance pour toutes les générations ; voici l’alliance que vous préserverez, qui est entre vous et moi, pour toutes les générations : circoncire tous les mâles parmi vous ; vous retrancherez la chair de votre excroissance et ce sera un symbole d’alliance entre vous et moi” (Gen.19,9-11).
Elle désigne une alliance avec la nature à travers la propre nature de l’homme et qu’elle équivaut à toute les autres prescriptions (Talmud de Babylone, traité Nédarim 32a & 33b).
Pourquoi cela ?
Geste ancestrale de l’alliance : La circoncision est un signe de volonté d’entrer dans l’alliance et partager le cheminement du peuple juif. C’est une des raisons pour laquelle les nombreux persécuteurs du peuple juif à travers l’histoire ont toujours ciblé la circoncision en interdisant sa pratique. Considérant l’altérité juive telle une anomalie, l’éradication de la singularité juive exige une fusion assimilatrice au corps social par la pensée et par le corps. L’interdiction de la circoncision vise à une uniformisation des corps, symboliquement fantasmé comme une représentation du corps social.
C’est pourquoi elle est une marque corporelle indélébile pour signifier, d’abord à soi-même, que la singularité juive s’inscrit dans une volonté d’engendrement d’une pensée et d’une manière d’être et de penser le monde qui se veut singulière, afin que le singulier éclaire la marche de l’universel. Car lorsque l’universel impose son cheminement, la particularité des individus devient une anomalie suspecte : c’est la première étape d’un mouvement totalitaire qui vise, par définition à étouffer le singulier au prétexte du collectif. Le peuple juif a pourtant toujours montré que sa marche singulière n’était en rien séditieuse à l’égard des pouvoirs séculiers qui l’ont persécuté avec constance. Mais bien au contraire que son particularisme a toujours été bénéfique au cheminement collectif.
Le Zeved Habat est la cérémonie de nomination pour célébrer la naissance d’une petite fille. Différentes coutumes orientent sa célébration qui a lieu en général dans les trois mois suivant la naissance.
“Nos maîtres ont enseignés : Un homme qui aime sa femme comme lui-même, qui l’honore plus que lui-même (…) c’est à son sujet qu’il est dit : tu jouiras de la paix dans ta demeure”.
“Un homme qui demeure sans épouse, demeure sans joie, sans bénédiction et sans bonheur” (Talmud de Babylone, traité Yébamot 62b).
“Il lui écrira un acte de rupture et le lui remettra” (Dt.24,1).
“C’est le document qui acte la séparation (TB,traité Guittin 21b).
Lorsqu’un couple divorce, un acte de divorce religieux, dénommé guet, est un document qui doit obligatoirement être établi et concomitamment au divorce civil. Seul un tribunal rabbinique compétent et reconnu est en mesure de délivrer ce document.
Prendre contact avec le Grand Rabbin.
L’espoir caractérisé par le mikwe transforme celui qui s’immerge dans ces eaux. Ainsi que l’enseigne l’auteur du Béné Issakhar* : “Il devient une nouvelle créature”. L’horizon qui se dessine désormais devant lui est nouveau et empli de promesses.
C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle une femme s’immerge dans les eaux du mikwe. Avec la désagrégation des muqueuses vaginales, ce sont les possibilités de la vie qui s’éteignent momentanément. S’immerger dans les eaux en position fœtale (de façon à se trouver totalement immergé sans aucun contact avec les parois du bassin) c’est repenser la vie au cœur même de celle qui doit gérer en un même lieu les notions de disparition et de renaissance.
Ces eaux du mikwe permettent la réapparition de “la terre” qui est la matrice de l’engendrement du monde à l’instar du récit de la création.
Par ailleurs, l’auteur du Deguel Mahane Ephraïm* intervertissant l’ordre des lettres mikwe, מקוה obtient le mot Koma קומה qui signifie stature. Il suggère ainsi que le mikwe “redresse” l’humain en lui conférant sa stature.
L’espoir permet à l’humain de ne plus être courbé sous le poids du désespoir. Il peut se redresser et avancer.
Promoteur de l’espoir, de la renaissance et du renouveau, le mikwé nous invite à trouver un chemin nouveau, à ne jamais renoncer et toujours espérer. Ainsi que le dit poétiquement le malbim* : “Israël espère toujours en l’Eternel”
* Béné Issakhar, Maamaré hodech tichri, maamar 1, mahout hahodech, R.Zvi Elimelekh Chapira,18e
* Déguel Mahané Ephraïm, section Tazri’a, R. M.Ephraïm 1748-1800
* Malbim, Jérémie 14,8 ad locum, R.Meïr Leibuch ben Yehiel Mikhel Weiser 1809-1879
Le Mikvé de Luxembourg a été offert par Madame Monika ASSARAF à la mémoire de son défunt mari Moïse ASSARAF ז”ל
Une voix qui disparaît dans le chœur de l’humanité est une singularité essentielle au monde qui s’efface. Le dénuement de l’être exposé à la souffrance de la disparition d’un être cher ne condamne pas au mutisme face à l’inexorabilité du temps qui s’écoule. Car les prières et l’accompagnement du tout une communauté d’hommes et de femmes, donne un écho infini à cette voix qui résonne désormais dans la mémoire collective.
C’est pourquoi le Grand Rabbin, l’équipe de la Hévra et de l’Union des Dames sont à votre entière disposition pour vous accompagner et vous aider dans les moments douloureux.